Fameuses répliques

Invité

Bonjour

une idée : ne pourrait on pas créer une rubrique: bêtisier concernant des dialogues que nous connaissons tous, vous savez ceux qui nous laissent bouche bée sur le moment, mais que l'on s'empresse de raconter aux collègues: dialogue ou réplique d'un conservateur X, d'un technicienY, d'une assistante en conservation, d'un visiteur ... sur notre métier, passion?, sacerdoce?, névrose?folie?

ces fameuses répliques ou situations qui nous font connaître un grand moment de solitude mais qui font sourire et que l'on souhaite partager pour s'alléger des .........galères?névroses, folies.....

anne

Admin Nombre de messages : 808 Date d'inscription : 14/03/2008

Bonjour Anne,

il est vrai que cela fait du bien des fois de partager ces moments si particuliers de notre métier, j'en ai moi même vécu un édifiant tout récemment...
La case"bêtisier" (dans la rubrique "ACRMP"), dont j'avais demandé la présence sur ce forum, est justement là pour ça. Il se trouve que j'y ai, entre autres, placé des photos, mais tout est possible....

Nombre de messages : 140 Date d'inscription : 10/03/2008

françoise a écrit:: Bonjour Anne,

il est vrai que cela fait du bien des fois de partager ces moments si particuliers de notre métier, j'en ai moi même vécu un édifiant tout récemment...
La case"bêtisier" (dans la rubrique "ACRMP"), dont j'avais demandé la présence sur ce forum, est justement là pour ça. Il se trouve que j'y ai, entre autres, placé des photos, mais tout est possible....

il est bien vrai, francoise que nous en avons quelques-uns en commun, dont le dernier n'est pas très vieux...

Admin Nombre de messages : 808 Date d'inscription : 14/03/2008

Jean-Michel,

il ne m'en fallait pas plus...

L'idée est excellente. Je commence : l'histoire se passe il ya quelques années. Un responsable, dont je tairais le nom par courtoisie, vient à l'atelier suivre la restauration d'un tableau. Comme à son habitude il en profite pour jeter un oeil sur les tableaux présents et bien sûr donner son avis éclairé d'homme d'experience :
- Ah pas mal celui là ! Vraiment pas mal !
Puis il se retourne vers nous et d'un regard complice annonce
- Il sera vraiment superbe quand il sera nettoyé !
Evidemment, le tableau était déja devernis ...

Nombre de messages : 47 Date d'inscription : 07/04/2008

En ce qui concerne la restauration des textiles, je pense tenir un petit sac bien remplie de magnifiques perles glanées au détour de réserves et surtout d'églises.
Je vous épargnerai le nombre incalculable de fois où j'ai du m'extasier sur les travaux d'aiguilles de mes interlocuteur(trice)s (souvent des femmes quand même, les conservateurs homme ayant tendance à déléguer les visites à leur collègues féminines, car c'est bien connu, les oeuvres d'art textiles c'est une histoire de bonne femme, bref une histoire de chiffons..). J'ai souvent méditer sur la nécessité de faire toutes ces années d'étude pour ensuite passer 20 minutes à commenter les broderies personnelles que mes interlocutrices étaient trop contentes de montrer à une "spécialiste" du textile. Mais, c'est vrai qu'il faut un certain talent pour broder le soir, au son du match de foot, ce magnifique sous-bois dans les tons orangés où se promène une bichette... Si si, je vous assure..
Cependant, je crois que c'est au contact de ces charmantes vieilles dames en charge des sacristies (quoique les commerciaux de chez Leroy-Merlin ne sont pas mal non plus, je développerai plus tard) que j'ai connu mes plus grands moments de paniques et de sueurs froides.. par exemple, j'ai dû un jour développer des trésors de patience pour expliquer à une petite dame au fort accent catalan, qu'il fallait arrêter de nettoyer les broderies métalliques des ornements liturgiques avec de la croûte de pain grillé, même si c'était une recette de sa grand-mère.. J'ai également le souvenir de conversations ubuesques sur l'intérêt d'arrêter d'utiliser du "fabulon" pour repasser des nappes d'autel du XVIIIe siècle, même si celui acheté en Espagne était mieux et moins cher que celui que l'on trouvait au supermarché français.
La dernière petite réplique entendue dans une église date de ce lundi, je n'ai pas su quoi répondre à un curé qui m'a expliqué très sérieusement en regardant une chasuble : "le coeur de Jésus et de la Vierge, je n'aime pas, ce n'est pas ma piété, moi ce que j'aime c'est le foie gras".. Difficile de rester sérieuse, lorsque mon interlocuteur avait l'air si sentencieux!
Mais je pense quand même que ma phrase préférée est celle entendue chez les revendeurs de matériaux comme Chauson ou Leroy-Merlin à savoir : "c'est pour quel usage?"
En effet, il faut imaginer la tête d'un commercial habitué à vendre des matériaux pour de vrais travaux, se retrouver à discuter avec une jeune femme très consciencieuse qui lui explique qu'elle voudrait savoir de quoi est composé chimiquement ce panneau dont elle a besoin. Cette tête ne s'arrange pas quand je lui explique qu'il m'en faudrait la moitié et que ce n'est pas grave s'il ne peut pas me la couper en magasin, je pourrai le faire toute seule sur le parking, pour que cela rentre dans ma voiture. (Vous pouvez vérifier, suite à cette découpe, le sol du parking du Chausson Matériaux de Portet est marqué par la trace d'une scie à béton empruntée à mon frère.). Mais le bouquet final est atteint quand suite à la fatale question, "mais c'est pour quel usage que vous voulez ce panneau ?", ma candeur me fait répondre naïvement : "pour faire des panneaux rigides, le temps d'une exposition, pour des pentes de lit brodées du XVIe siècle"... Ambiance au rayon vérandas !!

Salut à tous,

Comme la rubrique « musée des horreurs », cette idée rubrique lancée par Anne fait écho à chacun d’entre nous. Alors moi aussi je me lance.
Il y a quelques années déjà, j’ai été amenée à travailler avec une consoeur, sur une huile sur toile néoclassique ayant subi de façon assez ancienne, un agrandissement latéral. Lors d’une visite de chantier, dont le but était de faire le point sur les travaux de support en cours d’achèvement, la question du traitement de la couche picturale est abordée. Jusque là, rien que de très banal et de très logique me direz-vous. Certes, mais la question de la future intégration colorée de l’agrandissement vint rapidement sur la table. Le responsable d’un grand centre public de restauration prit alors la parole pour déclarer d’un ton très docte : « en ce qui me concerne, ma philosophie pour ce genre de cas, serait de ramener la couleur de l’agrandissement à celle de l’original et non l’inverse ». Je n’ai pas pu m’empêcher de répondre qu’en ce qui concernait l’équipe de restauration présente, personne n’avait imaginé, dans ce cas, comme dans n’importe quel autre, repeindre l’original pour l’accorder à la couleur de l’agrandissement ! Autant vous dire que ma consoeur a eu du mal à réprimer un fou rire.
Petit détail, il s’agissait d’une étude de David (Jacques Louis bien sûr !).