nettoyants d'oxydes métalliques

Bonjour à toutes et à tous
Ce message s'adresse particulièrement aux restaurateurs de sculptures mais tout le monde peut donner son avis.

Je prépare une étude en laboratoire sur les effets des produits nettoyants d'oxydes métalliques (complexants ou autres) sur le support pierre.
Dans le cadre de cette recherche, je dois commencer par être capable d'avoir une vision globale des méthodes employées par les restaurateurs de nos jours.
Y a-t-il quelques personnes dans cette assemblée qui pourrait me renseigner à ce sujet?
J'ai déjà quelques références qui ne me suffisent pas puisqu'elles n'émanent pas de restaurateurs mais d'ingénieurs scientifiques.

Je ne démarrerai cette étude qu'en 2011-2012 (pour mon mémoire de fin d'année => les résultats seront publiés) mais il me faut déjà quelques éléments pour commencer à y réfléchir.

Merci d'avance aux personnes qui voudront bien m'aider.
Amicalement,
Caroline

bonjour Caroline,
vaste sujet auquel tu t'attelles... Dans le cadre de ma pratique, le seul cas que j'ai rencontré à ce sujet, c'est l'élimination de taches vertes (sels de cuivres, sulfate ? carbonates ? pas d'oxyde du coup ça risque de sortir du cadre de ton étude) sur des socles ou parties de sculptures calcaires situés sous un bronze, en plein air.
Nous avons pour cela fait des compresses de pulpe de papier et de carbonate d'ammonium et d'Edta respectivement à 3 et 2,5 %. Cette recette est une version simplifiée de la pâte Mora. L'idée est d'avoir une solution complexante à pH au alentour de 8. L'action complexante est essentiellement menée par d'Edta (di ou tétra sodique je ne sais plus...) sachant qu'à mon avis le carbonate d'ammonium joue également un rôle de complexation grâce à la libération d'ammoniac quand il est en équilibre dans l'eau. Ca c'est pour la partie chimique théorique.
Evidemment on ne mesure pas du tout la profondeur de pénétration de notre solution dans le calcaire, ni ses capacités de remontées dans la compresse (qu'on retirait généralement humide et qu'on rinçait à grande eau). Les dernières recherches sur le dessalement semblent montrer que sur ce système de compresse pulpe de cellulose, l'apport d'eau soit très important mais l'efficacité en profondeur nulle... cela dit si on réfléchit à l'origine de nos produits de corrosion ils proviennent du ruissellement donc sont en principe en surface).

Ensuite il y a la pratique, à savoir qu'après plusieurs compresses, les sels de cuivre continuaient à remonter à chaque rinçage sans parler du séchage... la solution adoptée a été de laisser sécher la dernière compresse parce qu'on ne pouvait renouveler indéfiniment ce traitement tout en sachant qu'à la pluie suivante ça allait recommencer. Ce qui n'a pas manqué, quelques mois après, le phénomène a diminué. Par ailleurs la restauration ne prévoyait pas de soulever le bronze afin de l'isoler de son socle, la source de sels n'est donc pas éliminée, c'est le travail de Sisyphe. On est dans le cas de matériau poreux comme le calcaire.

Il m'est arrivé d'avoir des taches de rouilles bien minéralisées sur des marbres, et là je dois dire dans un système non poreux avec un oxyde aussi peu soluble, je n'ai même pas essayé de les enlever...

Merci pour ton aide Amélie. Pourrais-tu me dire également combien de temps tu as laissé tes compresses agir?
Et quand tu dis que vous avez laissé sécher la dernière compresse, avez vous tout de même rincé le produit?

Excuses mon manque de précision, c'étaient des compresses de rinçage vu la quantité de sels qui remontaient au rinçage, il n'était pas nécessaire de remettre du produit. En général on les laissait entre 20 et 30 mn. Avec qui fais tu ton étude ?