Résultat de l'enquête sur la situation économique des C-R Paca et Languedoc-Roussillon.

A mon tour de vous souhaiter une bonne rentrée à tous.
Et pour commencer l'année dans la joie et la bonne humeur, voici les résultats de l'enquête ménée sur la situation économique des C-R installés en Paca et Languedoc-Roussillon. Il semble que le bilan réalisé par la FFCR-Paca soit à l'image du moral des français en ce début 2011 ...
http://www.ffcr.fr/paca/cariboost_files/Perspective_202011.pdf

Bonjour,
Il me semble que l'annexe présentant les conclusions de madame Monique Boulestin reflète tout à fait le problème actuel, même en dehors de la région PACA. Les formations continuent de se développer, elles sont plus nombreuses et pour certaines plus performantes, tandis que le marché régresse. Le problème a également été soulevé lors du colloque de l'INP "conserver restaurer, demain", avec la présentation d'un décalage marqué et croisant entre l'excellence, ou tout du moins sa recherche, dans les formations européennes et les chiffres indiquant qu'un tiers des C-R sont dans une situation précaire en France. Malgré tout l'intérêt que j'ai porté à ce colloque, je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir un moment le sentiment qu'un public de chômeurs en devenir était venu écouter des énarques vanter la beauté de leur profession.
Ceci étant dit, 2011 ne fait que commencer, laissons-lui une chance. Bonne année, la meilleure possible, a tous.

Bonjour Marie et bienvenue sur ce forum,
Puisque tu étais présente à ce colloque, pourrais-tu nous en dire un mot ? As-tu eu l'impression que ton "malaise" était ressenti par les autres membres de la profession ?
Je rappelle à tous que l'intervention de Véronique Millande à ces journées de l'INP est disponible sur le net à l'adresse suivante : http://www.ffcr.fr/actua_annonce/actualite.html

Merci,
Et merci également pour le lien. La table ronde, dans son ensemble, a effectivement fait une brèche dans le ton positif du débat et il me semble que cela n’a que pu être remarqué. L’intervention de Véronique Milande a été précédée, comme elle le rappelle, de celle de monsieur Kracvick (milles excuses pour l’orthographe, je n’ai pas le programme sur moi) qui a insisté sur le décalage entre l’excellence de la formation et les conditions de travail (ou plutôt sa probabilité) dans son pays. Véronique Milande a certainement fait l'effet le plus grand , puisqu’elle représentait, dans ce débat, la France. Il ne s’agissait plus de prêter une oreille attentive aux problèmes des voisins, en s’y reconnaissant parfois, mais de déclarer ouvertement que le bas blesse également le pays hôte de la conférence. C’est son intervention, qu’elle termine d’ailleurs par la citation « l’ardeur de la tâche est souvent à la hauteur de la dignité qu’on lui prête » qui m’a semblé le fait marqueur du sentiment de décalage que j’évoquais. Merci Véronique. En un mot, la table ronde a été pour moi une soudaine bouffée d’oxygène dans ces journées, mais de celles qui font tousser. Je ne saurais dire dans quelle mesure ce sentiment a été partagé, je suis peut être simplement arrivée avec des attentes qui ne correspondaient pas au programme.

Merci de nous faire partager à tous les résultats de cette enquête. Cette nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans mon esprit. Il y a de nombreuses résonances avec ce que j'avais pu observer par moi-même.
Travaillant à l'intérieur d'une institution patrimoniale, j'ai constaté l'ampleur des dégâts causés par l'obligation de passer par des appels d'offres pour toute commande y compris de restauration.
Dans les services administratifs les rédacteurs de ce type de marché n'ont pas été formés pour, n'ont pas de compétence technique pour la plupart dans le domaine des dossiers qui leurs sont confiés et ne prennent pas la peine de consulter les personnes qui le sont ! Rédiger un marché, c'est souvent déjà long.
Le résultat est donc catastrophique à plusieurs niveaux: personnellement je trouve souvent que les lots constitués sont généralement "copieux" et cela ne laisse donc pas beaucoup de chance au petites entreprises d'être dans la course. Cela fait courir de nombreuses difficultés à celles qui le sont au moment où il faut "absorber" la quantité de travail dans les délais requis...
En parlant de délais, on observe que les administrations sont très exigeantes pour que les travaux soient rendus dans les temps tandis qu'elles ne font rien ou peu pour que ce travail s'échelonne.
Dans le domaine de la restauration des arts graphiques ce sont les ateliers qui proposent les prix au rabais et qui ont le plus de personnel qui remportent les marchés. Il faut donc être très souple du point de vu du protocole de restauration retenu. On n'est parfois pas très loin du traitement de masse des années 80.
Je compatis volontiers et je fais passer le message chez les collègues. Reste que les budgets alloués actuellement aux instituions patrimoniales sont de plus en plus maigres, le personnel (spécialisé ou non) manque et je me demande comment on pourra faire mieux à l'avenir.