Dans un article du 3 avril dernier, Didier Rykner, sur son site de La Tribune de l’Art, décortique longuement le récent et volumineux rapport de la Cour des Comptes. Voici un extrait de ce que l’on peut lire sous sa plume :
Dissocier la politique des musées de celle du patrimoine et de l’archéologie biaise le raisonnement car on accrédite l’idée que l’Etat ne se désengage pas. Or, la création à grand frais de nouveaux grands établissements, non seulement explique en grande partie l’augmentation du budget consacré aux musées nationaux (sans pour autant améliorer la situation de beaucoup) mais elle se fait bien au détriment d’actions au moins aussi essentielles, comme l’entretien et la restauration des monuments historiques. Le schéma de la p. 49, qui indique la part respective de chaque domaine dans le budget du ministère de la Culture en 2000 et en 2010 est à cet égard très révélateur : si l’on ajoute les dotations des musées et des monuments historiques, on constate que la part de cet ensemble a régressé dans le budget global du ministère de la Culture puisqu’il est passé de 33% à 31,1% ! Cela ne fait que prouver ce que l’on sait depuis fort longtemps : les crédits du ministère de la Culture consacrés au patrimoine historique sont de plus en plus absorbés par les investissements et le fonctionnement des grands établissements parisiens au détriment de l’action de fond, des petits musées et des monuments historiques.
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