Que jeunesse se passe...

Cher mb2c,

Dois-je voir une pointe d’ironie dans le vocable de « maître » ou dois-je considérer que je suis d’un âge canonique dans notre profession ?
Blague mise à part, la question des avenants est un peu compliquée car pour qu’il y ait avenant, il faut au préalable qu’il y ait contrat. En effet, un avenant est un acte écrit qui modifie les clauses primitives d’un contrat.
Dans notre cas, l’avenant ne peut donc avoir lieu qu’après réception d’un ordre de service (et commencement des travaux). D’un point de vue légal, il ne peut pas y avoir d’avenant sur un devis si on a juste mal estimé le temps (ou l’ampleur) d’une opération à accomplir sur un objet et ce d’autant moins si cette opération a été prévue au devis. En clair, si tu dois dédoubler et que tu as prévu 8 heures et que tu en passes 20, tu ne peux pas réclamer de « rallonge ».
Par contre, si une opération t’est demandée en cours de route ou si tu fais une découverte importante qui modifie la nature de ta proposition de traitement, alors il peut y avoir avenant car il y a modification des travaux.
Une fois, le cadre cerné, reste à l’obtenir, cet avenant. Et là, bon courage ! car la plupart du temps c’est bien difficile et tous les bons arguments sont de sortie : plus d’argent sur la ligne budgétaire, impossibilité de demander une subvention additive, … quand on n’a pas, mais vous vous rattraperez sur (l’hypothétique) travail suivant !!!
Dans ma carrière, cela ne m’est arrivé que deux fois, d’obtenir un avenant. La première car les découvertes étaient d’ampleur et absolument insoupçonnées (et surtout insoupçonnables), il s’agissait d’un tableau rentoilé qui après dérentoilage s’est avéré être double face, et un autre dans le cadre d’un marché public, où l’objet a moisi entre le moment du devis et la conclusion du marché.
Le cadre des marchés publics est d’ailleurs réglementé. Un avenant ne peut être conclu sans remise en cause du marché initial si le montant de celui-ci ne dépasse pas 5 % du montant total H.T. Au-delà de ces 5 %, il est possible que la personne publique responsable du marché relance une procédure pour les nouveaux travaux à réaliser.
J’espère avoir un peu éclairer ta lanterne et te souhaite bon courage.

Chère mb2c,

Et oui, l’avenant est une pratique courante dans le BTP, mais cela s’explique et nous pouvons dans certains cas avoir recours aux mêmes méthodes. Par exemple lorsqu’un marché est lancé pour la réfection d’une toiture, il apparaît évident pour tout le monde que la toiture ne va pas être découverte pour estimer l’état de la volige. Alors plusieurs méthodes :
Soit le BPU (bordereau de prix unitaire) prévoit une case « prix au m² » puis une estimation du mètre carré à remplacer et on juge les offres sur cette base. Une fois le chantier attribué et la toiture découverte, on mètre la volige en mauvais état, on compare avec les avant métrés, puis on applique le tarif.
Autre possibilité, pas de BPU et pas d’avant métrés. Dans ce cas, on donne le prix au mètre carré (fourniture et pose) et on mètre une fois la toiture découverte.
Ramener à notre profession cela peut donner la chose suivante : pour un revers de toile non vu (car impossible à voir au moment de l’examen) on peut faire une option en cas de changement de châssis. Dans le cas des arts graphiques, je ne suis pas assez au courant pour pouvoir donner un exemple. Mais peut-être, me diras-tu qu’il n’y en a pas.
Désolée de ne pouvoir faire mieux et encore bon courage.