Première pression à froid : un fixage aimanté
Juste un petit message pour vous dire que je viens d’essayer un nouveau (du moins pour moi) système de mise sous presse dans le cas de fixages locaux d’une peinture sur toile.
Il m’arrive assez souvent d’avoir à réaliser ce type de traitement sur des œuvres pour lesquelles je ne souhaite pas procéder à une dépose de la toile de son châssis. Or un certain nombre de soulèvements sont souvent « mal placés » et les montants et traverses du châssis constituent une gêne certaine. Le problème se complique lorsque les pertes locales d’adhésion se situent au ras de la vue et que sous la toile se trouve le chanfrein du châssis.
Dans ce cas, jouer de la spatule chauffante pour la remise dans le plan des écailles devient un exercice un peu périlleux (risque de déformation si on en joue trop, adhésion précaire si ce n’est pas assez). Je crois avoir trouvé une solution en réalisant des presses avec des aimants.
Après introduction de mon adhésif (dans le cas présent de la colle de gélatine déposée au pinceau), j’introduis entre la toile et le châssis une mince feuille d’acier (épaisseur 0,5 mm). Cette faible épaisseur me permet d’aller assez loin entre la toile et le châssis et d’être au plus près de l’arête. J’insère ensuite des plaques de bois (contreplaqué ou médium) de différentes épaisseurs (de 2 à 10 mm) en décalé de façon à ce que ma feuille d’acier reste bien plane. Mon système de calage va bien sur jusqu’à mon plan de travail.
A la face, sur la zone à fixer, je pose une feuille de papier japon (ou papier chanvre) plus large que la zone « encollée », puis une feuille de papier absorbant (type sopalin ou buvard) encore plus grande que la précédente, puis une plaque de bois (ou de médium) de mêmes dimensions que ma feuille métallique située sous la toile (ici 10,5 X 20 cm et 3 mm d’épaisseur). Enfin je pose mes aimants.
Dans le cas illustré ci-dessous, les aimants mesurent 9 mm d’épaisseur pour 3 cm de diamètre. Ils ont une masse respective de 66 g et une force d’adhérence de 45 kg (soit 441,45 Newton).
Après quelques heures de séchage (ici 12H), je retire mes aimants, démonte mes cales, mes papiers et … le tour est joué.
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Attention : à 45 kg de force d’adhérence, ces aimants sont pour le moins puissants (il est en effet compliqué de les séparer si jamais ils ont adhéré entre eux). Mais il faut savoir que cette force d’adhérence diminue dès qu’il n’y a plus de contact direct avec le support métallique. Plus la distance augmente, plus la force diminue (désolée pour les supers scientifiques de ce forum, je n’ai pas le calcul avec tout plein de lettres grecques).
Enfin la présence d’une plaque à la face entre la couche et l’aimant me permet de démonter la presse « délicatement » en faisant glisser l’aimant sans exercer de traction.
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