Athénée Municipal de BordeauxPlace Saint-Christoly
33000 Bordeaux
8 novembre 2013Entrée gratuite – Inscription obligatoire
PROGRAMME PROVISOIRE 08H00 - 08h45 Accueil des participants.
08H45 – 09H00 Installation dans la salle.
09H00 – 09H30 Présentation de la journée et ouverture de la séance.
Maitre de cérémonie
Mme
Brigitte Derion, Conservateur en Chef honoraire des musées.
09H30 – 11H00 Binôme « ethnographie »Modérateur : Mme
Nathalie Mémoire, Conservateur en chef et Directrice du Muséum d’Histoire Naturelle de Bordeaux.
De l’outil scientifique à l’objet sensible. Enjeux et perspectives de conservation/restauration d’une collection anthropologique de cheveux humains du Musée des Confluences de Lyon. Emmanuelle Barbe, Conservateur-restaurateur d’objets ethnographiques – restes humaines.SYPNOSIS : Les collections de cheveux humains qui font l’objet de cette présentation proviennent d’explorations extra-européennes du XIXème siècle et sont conservées au Musée de l’Homme de Paris et au Musée des Confluences de Lyon. Au cœur de l’histoire du colonialisme, marquée par un élan d ‘enrichissement culturel et de conception de l’«autre», ces collectes sont aujourd’hui tombées en désuétude. «Outils» et éléments symboliques de la classification des «races humaines», elles renferment l’histoire d’individus et groupes d’individus, d’environnements divergents, s’inscrivant dans un système social spatio-temporel.
Bien que l’ensemble ait un intérêt commun quant aux analyses scientifiques et anthropologiques, le contexte historique est différent pour chaque échantillon de cheveux. Ces collections ont aujourd’hui non seulement perdu leur fonction et leur intégrité matérielle, mais aussi l’identité culturelle du sujet analysé. Leur conservation ne pourrait constituer un enjeu en soi si aucune considération de la valeur identitaire des peuples dont ils sont issus n’était envisagée. Le dilemme entre une éventuelle demande de restitution ou la conservation de ces biens permet d’appréhender les différents enjeux.
Dans une recherche de traitement respectueuse d’une collection «témoin d’une idéologie», comment justifier la valorisation de cet échantillonnage de cheveux humains en tant que bien culturel fonctionnel à travers la conservation/restauration de sa constitution matérielle?
Une collaboration a été mise en place avec le Pr.Cathy Vieillescazes (Ingénierie de la restauration des patrimoines naturel et culturel, UMR IMBE CNRS 7263, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse) et Mme Pascale Richardin, (Centre de recherche et de restauration des Musée de France) dans le cadre des analyses scientifiques de la collection.
Les poissions-fossiles de Monte Bolca : étude et restauration. Aline Raux, Conservateur-restaurateur de sculpture.
SYPNOSIS : Le gisement de Monte Bolca, daté de l’Eocène inferieur (soit environ -50 MA) est parmi les plus importants de cette période car il a fourni une grande quantité de fossiles dans un très bon état de conservation, mais également en raison du très grand nombre d’espèces qui y sont représentées. Ce site mondialement connu a été très étudié par les paléontologues et les géologues et a donné lieu à de nombreuses publications. En plus de leur importance scientifique, ces poissons ont suscité un vif intérêt dès le XVIème siècle. Très convoités par la noblesse italienne, ils sont venus alimenter de nombreuses collections privées ce qui leur confère une grande valeur historique.
Mais il apparait tout aussi intéressant de porter un regard plus technique sur ces fossiles qui appartiennent à un type de patrimoine différent des pièces sur lesquelles les restaurateurs sont généralement amenés à intervenir. L’étude des matériaux des ajouts, pour la plupart apportés juste après leur extraction au XVIIIème siècle, a notamment donné lieu à une connaissance plus complète des spécimens et de leur préparation, ce qui est intéressant du point de vue historique et qui s’est avéré très utile pour leur conservation-restauration.
Les fossiles présentés ici proviennent du Muséum d’Histoire Naturelle d’Angers
11H00 – 12H30 Binôme « les gels »Modérateur : Mme
Nathalie Balcar. Ingénieur d’études, XXème – Art contemporain, Département de restauration du C2RMFà Paris.
Traducteur :
Alicia de Lera (espagnol – français), Docteur en conservation de Biens Culturels et
Angel Gea (français - espagnol), Chef du Département Promotion et développement de l’Ecole Supérieure de Conservation et Restauration des Biens Culturels de Madrid.
Nettoyage de matériaux poreux inorganiques par gels polysaccharides: possibilités et limites. Alicia de Lera, Docteur en conservation de Biens Culturels.
SYPNOSIS : Les gels, créés et utilisés par l'industrie pharmaceutique et alimentaire, ont été adaptés à la restauration d'œuvres d'art à partir des années 80. Les plus utilisés sont les dérivés cellulosiques tel le Carbopol et depuis le début du XXIème siècle, les gels rigides d'Agar-agar ou de Gellan gum. Ceux-ci sont idéaux pour certains types de nettoyages, en particulier dans le domaine du textile et des arts graphiques et pour réduire la toxicité de certains traitements car les gels sont capables de retenir et absorber solvants et tensioactifs. De plus, la structure physique plus ou moins rigide ou visqueuse des différents gels leur confère la capacité de laisser diffuser dans les œuvres à traiter des quantités d'eau contrôlées et ceci de façon très localisée. Les gels sont aussi utilisés pour la consolidation et les doublages des papiers affaiblis.
Les possibilités de nettoyer des matériaux poreux inorganiques avec un gel d'Agar-agar ont récemment fait l'objet de recherches en Italie, moyennant quelques astuces de mises en œuvre. Mais, les gels ne sont pas volatils et une fois déshydratés, ils constituent un matériau solide. Ils peuvent par conséquent laisser des résidus avec en corollaire l’apparition d'un risque de développement de microorganismes susceptibles de dégrader l'œuvre restaurée. Ce risque est surtout potentiellement préoccupant pour les gels polysaccharides et l’Agar-agar en particulier. Jusqu'à présent aucune étude n'a été menée sur cette thématique. C'est la raison pour laquelle nous avons souhaité mener une recherche sur la contamination microbiologique de matériaux poreux inorganiques nettoyés par gel d'Agar-agar.
Après avoir optimisé les conditions d'application du gel, nous avons étudié l'efficacité du gel d'Agar-agar pour le nettoyage d'éprouvettes de plâtre, de pierre microporeuse et de brique macroporeuse, artificiellement traités pour mimer un encrassement typique d'un environnement intérieur. Les effets du gel d'Agar-agar ont été ensuite comparés avec ceux de systèmes de nettoyage plus courants en restauration de la pierre à savoir le microsablage et le laser. Dans un deuxième temps, nous avons évalué les risques de contamination microbiologique des surfaces nettoyées à l'Agar-agar, par comparaison avec les gels de Klucel, de HEC, de Carbogel, de gomme Xanthane et de Gellan gum.
Nuevos emulsionantes poliacrílicos en la formulación de sistemas acuosos de limpieza: Pemulen™ TR-2. Carmen Ahedo Pino et Olga Cantos Martinez. Conservateur-restaurateur de peinture de chevalet et master en conservation- restauration et exposition des biens culturels.
SYPNOSIS : Les émulsions polymériques Pemulen™ sont depuis peu ajoutées à la gamme des traitements de nettoyage des peintures. Ce sont des copolymères polyacryliques amphipatiques qui offrent des propriétés améliorées par rapport à d'autres matériaux analogues. Leur différence résulte dans le fait qu’ils ont été modifiés hydrophobiquement et transformés en émulsions primaires avec des propriétés tensioactives, contrairement au Carbopol® généralement utilisé, en premier lieu, comme épaississant
Dans la ligne de produits Pemulen™, le TR-2 présente la plus grande capacité pour émulsionner les systèmes huile/eau à faible concentration et à bas rapport de neutralisation, sans addition de co-tensioactifs. Cette question pourrait permettre de réduire la quantité de résidus en surface dérivés des systèmes de nettoyages gélifiés (ou par gels).
Les expériences développées dans les Départements Peinture et Sculpture de l'IPCE (Institut du Patrimoine Culturel d’Espagne) ont permis de contraster l'efficacité de ces matériaux alternatifs dans la réduction sélective de matériaux filmogènes sur les surfaces peintes.
Conçus pour l'industrie cosmétique et pharmaceutique, ils nécessitent une révision théorique et pratique pour une utilisation dans le cadre de la conservation - restauration de biens culturels.
12H30 – 13H30 Pause déjeuner.13H30 – 15H00 Binôme « spécialités peu représentées »Modérateurs : M.
Thierry Aubry, Responsable de l’atelier de restauration de la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourgs et Mme
Nathalie Balcar, Ingénieur d’études, XXème – Art contemporain, Département de restauration du C2RMF a Paris.
A la confluence des traditions et savoir-faire. Conservation-restauration d’un manuscrit arabico-malgache sorabe. Etude du potentiel des fibres de verres comme matériau de rerstauration.Alizée Lacourtiade, Conservateur-restaurateur d’arts graphiques et de livres.
SYPNOSIS : La conférence proposée aujourd’hui porte sur l’étude et la restauration d’un manuscrit «sorabe » rédigé en arabico-malgache provenant du sud-est de Madagascar et conservé dans les collections du musée du quai Branly. Ce livre, dont la typologie est relativement minimaliste a posé des problèmes de restauration particuliers et nous a forcé à développer de nouvelles techniques de restauration.
Les deux altérations principales (la lacune d’un tiers du matériau de couverture au niveau du dos du volume ainsi que les deux plats complètement détachés) ne pouvant être traitées selon les méthodes traditionnellement employées en restauration de livre en raison de la typologie et des matériaux du manuscrit, nous nous sommes attachés à déterminer le potentiel de la fibre de verre sous deux axes :
- le possible emploi de tissus fibre de verre en stratifié (plusieurs couches adhérées avec un adhésif acrylique) pour le comblement du dos en alternative au papier japonais généralement employé, afin de maitriser épaisseur et flexibilité et éviter les déformations inhérentes au papier japonais lors de variations des conditions d’hygrométrie.
- le possible emploi de fibres de verres coupées pour le rattachement des plats en altérative au papier japonais : les fibres de verre présentent une grande résistance mécanique, une stabilité ainsi qu’une transparence appréciable pour la réparation du mors et le rattachement des plats.
L’étude, basée sur des tests mécaniques s’est attachée à déterminer la résistance à la traction et le comportement de ce nouveau matériau dans des conditions d’utilisation « réelles du manuscrit, c’est-à-dire en reproduisant sur des éprouvettes un mouvement d’ouverture et de fermeture répété du volume. La résistance à l’ouverture et la résistance à la traction ont ainsi été mesurées avant et après 600 ouvertures simulées du volume, qui correspond à un nombre de consultation moyen du livre sur une période de 100 ans.
Au-delà du cas particulier du manuscrit sorabe, les fibres de verre de par leur coût réduit, leur stabilité dimensionnelle, leur bon vieillissement, leurs bonnes propriétés mécaniques et leur transparence ouvrent un champ particulièrement intéressant et à développer pour la restauration des reliures en parchemin, très fréquente dans le monde des archives et des bibliothèques.
Mise au point d’une méthodologie d’analyses permettant d’identifier les colles animales en restauration. Delphine Elie-Lefevre, Conservateur-restaurateur de mobilier et objet bois et Daniel J. Hartmann, docteur et professeur à l’Université de C. Bernard-Lyon, UMR-CNRS 5510 et Novotec.
SYPNOSIS : En France, dans les laboratoires de recherche du patrimoine, les colles sont actuellement analysées par chromatographie en phase gazeuse et en phase liquide. Le chromatogramme des différents acides aminés renseigne sur les pourcentages d’acides aminés présents. Cette technique permet de différencier avec certitude des protéines comme le collagène, la caséine, l’albumine.
La chromatographie en phase gazeuse (GC), couplée à la spectrométrie de masse (MS) après pyrolyse est l’un des systèmes analytiques les plus performants utilisés pour la séparation et l’identification des matières organiques. Cette technique donne les quantités des différents acides aminés ainsi que leur rapport, mais ne permet pas de définir l’origine animale des collagènes (exemple : collagène de bœuf et collagène de poisson non différenciés).
La recherche présentée ici a été faite en partenariat avec un laboratoire d’immuno-histochimie (NOVOTEC). Elle a pour but de développer une autre technique permettant l’identification des différents collagènes constituant les colles, mais aussi de permettre une détermination des différentes protéines avec une technique plus simple et moins onéreuse.
15H00 – 16H30 Binôme « art contemporain » Modérateur : Mme
Anne Cadenet, Responsable du service Collection Documentation Archives du CAPC Musée d'Art Contemporain de Bordeaux.
Traducteur :
Alicia de Lera (espagnol – français), Docteur en conservation de Biens Culturels et
Angel Gea (français - espagnol), Chef du Département Promotion et développement de l’Ecole Supérieure de Conservation et Restauration des Biens Culturels de Madrid.
L’art urbain : muralisme contemporain. Possibilités de conservation. Vanessa Magali Truchado, Conservateur-restaurateur de peinture et master en conservation d’art contemporain.
SYPNOSIS : Cette étude explore les possibilités de conservation de l’art urbain mural avec comme objectif de connaitre l’état actuel des connaissances sur sa conservation et suggérer quelques propositions générales. La méthodologie utilisée est basée sur la recherche de l’information sur le mouvement, la compilation de cas d’étude et l’application de la méthodologie d’évaluation et de gestion des risques.
Etude et restauration d’une œuvre atypique : Trans Europe Express de Dorothée Selz. Problématique de la conservation-restauration de matériaux composites.Marie Courseaux, Conservateur-restaurateur de sculpture.
SYPNOSIS : Trans Europe Express représente un paysage multicolore, parcouru d’un circuit de train miniature. Il a été réalisé par Dorothée Selz en 1972 et acquis pour le CNAP en 1973. La majeure partie du décor est constitué de « glace royale », préparation élaborée à partir de blancs d’œuf montés en neige et de sucre glace, à laquelle Dorothée Selz a ajouté de la peinture FLASHER et de la colle vinylique. Ce matériau, peu connu en conservation-restauration, présente un phénomène de brunissement important.
Cette problématique très particulière a nécessité une étude complète aussi bien matérielle qu’historique. La recherche a permis une meilleure compréhension du processus d’altération et des intentions de l’artiste afin d’établir un traitement adapté. Elle a également porté sur la restauration d’autres composants précaires, à savoir, les lichens et le magnétophone à cassette de marque SanyoR qui permettait la diffusion d’une bande sonore.
16H30 – 17H00 Conclusions et clôture.