Ci-dessous un courrier transmis par l'ARAAFU qui permet de mieux appréhender la situation... Son intitulé : "Situation du Master CRBC - 23 octobre 2013".
"Madame, Monsieur,
Nous nous permettons de vous contacter à propos des actions menées par les étudiants en conservation-restauration des biens culturels (CRBC) de l'Université Paris1-Panthéon Sorbonne. Les réformes relatives à l'université et l'enseignement supérieur touchent directement l'avenir de la formation de Paris 1 en CRBC, comme l'ensemble des filières en Archéologie et en Histoire de l'Art.
A partir de la rentrée 2014, en raison du remodelage des intitulés de Licence et de Master prévu par la loi ESR, certaines filières ne feront plus partie de l'offre de formation de Paris 1.
Les intitulés actuels de Licence et de Master, seront regroupés sous des mentions générales, à l'intérieur desquelles seront proposés des parcours. Ces nouveaux parcours ne correspondront pas nécessairement aux anciens intitulés. la conséquence immédiate de cette réforme est le remodelage de la maquette : certains enseignements ne feront plus partie de l’offre de formation. Cette réforme sera effective dès la rentrée 2014 pour les Licences et à la rentrée 2015 ou 2016 pour les Masters. Les universités et UFR n'auront plus la liberté de définir leur propre offre de formation : le choix des intitulés ne leur appartiendra plus et la liste des intitulés possibles sera définie exclusivement au niveau national par le Ministère de l'enseignement.
Conformément à la Loi Musées le Master CRBC permet aux conservateurs-restaurateurs de répondre aux marchés publics et d'intervenir sur les collections nationales. Nous craignons que cette réforme n'entraîne la perte de l’accréditation de la Loi Musées, et un réel manque de visibilité et de reconnaissance sur le marché du travail.
Nous demandons que les moyens et l'enseignement soient maintenus et que les termes de « conservation-restauration » figurent toujours sur le diplôme. La sauvegarde de cet intitulé revient à maintenir la reconnaissance de la formation au niveau national, sanctionnée par un diplôme d'Etat.
Nous oeuvrons déjà pour le maintien d'une mention CRBC en Licence et Master. Nous avons pris contact avec la direction de l’université et de l’UFR d’Histoire de l’Art et Archéologie. Le directeur de l’UFR nous a assuré de son soutien pour les démarches que nous menons. Nous avons notamment déposé une motion (votée lors de l'Assemblée Générale des étudiants et enseignants de CRBC le 7.10.13). Elle a été transmise au Conseil d’Administration de l’UFR qui l’a adoptée. Elle sera présentée par cet intermédiaire au ministère. Nous tenions, à travers la motion qui suit, à manifester notre solidarité envers les autres formations spécifiques de l'UFR, aussi menacées que la filière CRBC :
MOTION VOTEE A L'AG DU 7 OCTOBRE 2013 POUR LE MAINTIEN DE LA FILIERE CRBC, PROPOSEE AU CEVU DU 10 OCTOBRE 2013
Nous, étudiants et enseignants de la filière de CRBC, réunis ce lundi 7 octobre 2013 en assemblée générale, tenons à alerter la direction de l’UFR03 et la présidence de l’université sur la situation de notre formation.
Nous nous inquiétons aujourd’hui des conséquences des différentes réformes qui touchent l’enseignement et la recherche : la réforme des intitulés des licences et des masters ; ainsi que les restrictions budgétaires qui touchent particulièrement l’université de Paris 1 et la diversité de son offre de formation.
En effet, la loi ESR ne prévoit pas les mentions Préservation des Biens Culturels (PBC) ainsi que Conservation Restauration des Biens Culturels (CRBC) dans son projet sur le cadre national des formations et des diplômes. Cela entraînerait pour les étudiants diplômés et pour la formation un manque réel de visibilité et de reconnaissance sur le marché du travail.
De plus, nous craignons que le déficit budgétaire important que connaît l’université continue de nous toucher en termes de conséquences pédagogiques. Les heures d’enseignement théoriques ou pratiques sont effectivement nécessaires à la qualité de la formation professionnelle universitaire.
Nous soutenons la présidence de l’université dans les démarches qu’elle mènera auprès du ministère pour débloquer les fonds nécessaires au maintien d’une filière professionnelle en Conservation Restauration universitaire et de qualité.
Nous renouvelons notre demande du maintien d’un intitulé de formation nous permettant de remplir les exigences de la loi Musées 2002, nous permettant d’être habilités à travailler sur les collections nationales.
Par ailleurs, un premier courrier a été envoyé au ministère courant novembre. Un dossier adressé au ministère est en cours de préparation. Il se composera d’un nouveau courrier accompagné des principaux textes officiels : l’article de la loi Musée concernant l’habilitation à répondre aux appels d’offre en conservation-restauration et à intervenir sur les collections nationales, et le texte d’ECCO. Ceci pour appuyer nos revendications et mettre en valeur les enjeux du maintien de la formation.
Se pose ensuite la question de la qualité de l'enseignement suite à la réduction importante du nombre d'heures de cours imposée par les coupes budgétaires. Pour la filière de CRBC, comme pour de nombreuses autres, les conséquences de ces réductions se sont fait sentir dès l'année 2012-2013 et s'amplifient largement dès cette année. Le nombre d'heures d'enseignement à été largement réduit, particulièrement pour les années de L2 et L3.
Comme l'a souligné C. Laroque lors de la dernière AG, l'intitulé du diplôme est une question importante, mais pas sans solution. Maintenir la formation sans pouvoir garantir une certaine qualité ne serait pas une bonne chose. Pour maintenir le niveau attendu, en comptant sur le fait que nous obtenions un intitulé CRBC dans le cadre de la loi ESR, il faudrait trouver des financements. A ce sujet, nous nous renseignons auprès de l’université afin d’envisager les options possibles.
Nous remercions chaleureusement ceux et celles qui ont déjà manifesté leur soutien, nous restons mobilisés pour la suite des démarches.
Bien cordialement,
Le groupe de travail élu par l'AG étudiante du 24 septembre.
Marine Crozet, Hélène Huysseune, Juliette Dignat (M1)
Nina Robin et Manon Tertrain (L3), Nelly Fiore et Matthias Sotiras (L2)