L’intitulé de cette rubrique est venu d’une exposition à la Bibliothèque Nationale de France nommée « l’Enfer » qui a eu lieu au début de l’année 2008. L’Enfer, c’est cette « part obscure des collections … où sont rassemblés textes et images réputés contraires aux bonnes mœurs. » (voir l’article ci-dessous).
Nous proposons cette rubrique, non pas sous l’angle sexuel (rare, il faut l’avouer, en conservation-restauration ), mais sous celui des vécus du quotidien, que l’on n’ose pas raconter, à l’exception d’un petit cercle d’ami… Et pourtant, nous en vivons tous, régulièrement, de ces petits « Enfers », qui nous feraient imaginer, si nous n’étions pas des personnes équilibrées ( !) que nous sommes décidément schizophréniques, par la force des choses… Partageons donc ces instants là…
- « le musée des horreurs » souhaite rassembler les choses les plus invraisemblables constatées par les professionnels lors de constats d’état…
- La rubrique « le poids des mots… », ce sont toutes ces situations abracadabrantesques que chacun d’entre nous vit régulièrement, et pour laquelle nous avons deux alternatives, tenter de rester zen ou … s’énerver !!
- Pour ce qui est de « …le choc des photos », il s’agit de confier les instants, en cours de travaux - la plupart du temps longs, minutieux, périlleux, stressants… et j’en passe - où les restaurateurs tentent, à leur manière (certes pas forcément orthodoxe) de décompresser…
« Pour le grand public contemporain, l'Enfer de la Bibliothèque s'entend comme une légende, un fantasme, le territoire majeur de l'interdit qui alimente en retour toutes les curiosités. Mais l'écart est grand entre ce mythe et la réalité. Aussi l'ambition de l'exposition que la BnF consacre à cette part obscure de ses collections consiste-t-elle à lever le voile sur la vérité de l'Enfer. Il convient d'abord de retracer l'histoire, pleine de surprises, de la constitution de ce lieu abstrait, mental – une « cote », un numéro de classement qui le désigne à la consultation « réservée » – où sont rassemblés textes et images réputés contraires aux bonnes mœurs. L'exposition propose un double parcours. L'un concerne l'histoire : comment l'Enfer s'est-il constitué au département des Imprimés et au département des Estampes ? Comment a-t-il évolué ? Le second propose une déambulation à travers le contenu de l'Enfer : quels sont les livres, les documents, les images que l'on a classés là ? Ces parcours à travers la littérature telle qu'elle n'est pas enseignée vont à la rencontre d'un monde imaginaire où les personnages obéissent à toutes les fantaisies du désir, où l'excès de la parole devient pamphlétaire et le discours politique, pornographique. Ce monde c'est celui de l'anonymat, du pseudonyme, des fausses adresses, des dates trompeuses, des éditeurs clandestins, des lieux clos, celui des couvents, des boudoirs, des bordels, des prisons mais aussi des bibliothèques. Des écrivains tels que Sade, Apollinaire, Louÿs, Bataille et quelques autres en sont les acteurs à jamais anonymes de la célébration de l'érotisme et du sexe entre le XVIe et le XXe siècle. Une large place est offerte aux premières manifestations de la photographie pornographique et de même sont exposées les estampes japonaises entrées à la Bibliothèque grâce à la générosité des premiers collectionneurs occidentaux ».
Site de la BNF, page http://www.bnf.fr/pages/cultpubl/exposition_731.htm