Bonjour Glypto 57 et bienvenue sur ce forum.
Cela va devenir une habitude ici quand quelqu’un pose une question (surtout quand le sujet est vaste) je ne vais pas pouvoir donner de solution directe et encore poser plein de questions.
Comment conserver ces toiles : et bien cela dépend de leur état. Si la couche picturale présente des soulèvements importants, le stockage à plat semble indiqué. Attention, ne pas les empiler (au risque de créer d’autres dégâts) et penser à mettre la surface hors poussière et posant délicatement dessus, une (ou plusieurs selon la surface) feuille de papier japon, ou boloré, ou encore de soie. Autre matériaux possibles : du Tyvek® ou du Bondina.
Si la surface est en bon état, que le support n’est pas altéré (bonne tension, pas de déchirure, …), un stockage sur chant peut-être envisager. Ne pas empiler ici encore les œuvres les unes sur les autres (risques de déformations par exemple). Il faut donc penser à un matériau intercalaire. Le bon matériau dépend de votre endroit de stockage, du format des œuvres, de la fragilité de leurs surfaces, ….
Selon les cas, on peut utiliser des mousses (attention pas n’importe quelle mousse) comme du polyéthylène type Plastazote® ou encore Ethafoam®.
Certains cartons peuvent aussi faire de bons matériaux intercalaires ou encore des plaques de polypropylène cannelé.
Dernier détail, attention aux conditions environnementales (HR et température) et au type de sol. La pose de cales peut s’avérer plus que nécessaire.
Dépoussiérer les œuvres : ici encore cela dépend de leur état. Désolée d’y revenir, mais si la couche colorée est soulevée, on oublie le dépoussiérage dans un premier temps. Il est donc essentiel de vérifier l’état de surface avant avec un examen minutieux de la surface en lumière rasante. Si tout est O.K., il est possible de dépoussiérer délicatement avec un pinceau à poils souples. Si la matière est très lisse, l’emploi d’un intissé microfibres peut aussi être une solution. Attention, si la surface présente des empâtements, cette solution est à éviter afin de ne pas arracher des crêtes ou de laisser dans la matière des fibres.
Pour un néophyte, on oublie les solutions par aspiration. Il faut être rodé pour éviter les catastrophes.
Dernier détail : penser au revers. L’accumulation de poussière sur les revers peut-être, dans des conditions climatiques de conservation mal contrôlées, source de dégradations.
Comment refixer : alors là, c’est extrêmement simple, il faut aller voir un restaurateur dont c’est le métier. Il n’y a pas une solution de fixage mais des solutions. La bonne méthode dépend de l’étendue des soulèvements, de leur localisation (si par exemple ils se situent en périphérie de l’œuvre, l’accès sera gêner par le châssis pour l’application d’une presse locale par exemple), de leur forme (soulèvements en toit, écaillage franc…).
La bonne méthode (et le bon produit) dépend aussi de l’examen de l’œuvre, l’appréciation de ses matériaux constitutifs ainsi que celle des causes de l’altération. Les soulèvements peuvent être d’ordre accidentel (dus à un choc), liés aux conditions de conservation, ou encore structurels (incompatibilité des matériaux même de l’œuvre entre les différentes couches).
Bref, pour ce point et si vous tenez à ces œuvres, la solution maison me semble à proscrire.
Recadrer les œuvres ? : Petite précision préliminaire, vous parlez de cadre, mais s’agit-il d’un cadre ou d’un châssis ?
Par ailleurs, si l’artiste a jugé bon de recadrer ses œuvres, je ne vois pas pourquoi il faudrait revenir sur ce parti pris. Le maintien de la toile au châssis (s’il y en a un) est peut-être précaire, donc à revoir, mais il n’y a aucune raison de modifier son cadrage.
Vous parlez de marouflage. Attention ce terme technique désigne une opération précise et en l’état, cela ne me semble pas du tout adapté.
Donc ici encore, si des problèmes de support se présente, je crains qu’il faille faire appel à un professionnel.
Bon courage pour la suite et bon expo.