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Réponses et commentaires au questionnaire "peut-on effectuer un traitement "éthique" dans le cadre des marchés publics ?" par Danièle Amoroso
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| stéarate d'aluminium (peinture, vernis) | |
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thierry moutard-martin
Nombre de messages : 45 Date d'inscription : 25/07/2009 Localisation : Paris
| Sujet: stéarate d'aluminium (peinture, vernis) Dim 26 Juil 2009 - 16:09 | |
| Je ne suis pas restaurateur mais artiste peintre contemporain. Je me soucie de la technique que j'emploie et de l'avenir de mes tableaux chez mes clients. Donc j'ai décidé d'entamer le dialogue avec les scientifiques que vous êtes, et de peut-être vous épargner des restaurations impossibles!
J'ai employé du stéarate d'aluminium comme agent de rhéologie dans certaines peintures à l'huile que j'ai broyées pour mes besoins d'artiste. C'est un additif "discret" qui a été d'un emploi très courant dans les peintures à l'huile commerciales pour artistes au XXe siècle. Les peintures contenaient de l'huile de lin, des pigments inorganiques, de l'essence de térébenthine (un peu ajoutée comme diluant auxiliaire de broyage durant la fabrication, et une dose supplémentaire pour diluer jusqu'à une bonne fluidité lors de l'application). Je souhaiterais savoir si ce produit a une incidence sur le vieillissement du film pictural, et si oui laquelle. Je peins ras, sur des supports construits avec soin, avec des couleurs riches en pigment pour éviter craquelures et jaunissement. Je ne voudrais pas que cet additif annule mes efforts. J'ai lu ce que C. Tumosa a écrit sur le stéarate, mais je n'y ai pas trouvé grand chose qui réponde spécialement à ma question. | |
| | | Admin Admin
Nombre de messages : 1021 Date d'inscription : 07/02/2008 Age : 58 Localisation : Gaillac
| Sujet: Re: stéarate d'aluminium (peinture, vernis) Jeu 30 Juil 2009 - 12:45 | |
| Les scientifiques que nous sommes…bien sûr, bien sûr. Je crois Thierry que tu nous prêtes des talents que nous n’avons pas toujours. J’ai eu beau recherché au fond de ma mémoire encombrée, le stéarate d’aluminium ne m’évoque pas grand-chose. Alors comme l’intérêt d’un forum comme le nôtre est aussi de se replonger dans ses cours et sa documentation, j’ai ouvert mon « peintures et vernis » de Grandou et Pastour, somme de près de 1000 pages certes un peu datée (1966) mais écrite par deux scientifiques (des vrais, eux).
Il y a bien un chapitre consacré aux esters de monoacides, dont les stéarates, mais rien sur le stéarate d’aluminium. Toutefois ils indiquent que ces acides à poids moléculaire élevé sont surtout utilisés comme plastifiants. A propos par exemple du stéarate de butyle, ils soulignent qu’il est « parfaitement neutre et stable à la lumière » et que ce plastifiant « est soluble dans tous les solvants usuels ainsi que dans les huiles minérales et végétales ». Ils rajoutent que « les films ainsi obtenus sont extrêmement souples, même à froid, ont un toucher très doux, ne collent pas et permettent d’obtenir un très beau brillant par polissage ». Est-ce que le stéarate d’aluminium a les mêmes propriétés que ses petits frères, je n’en sais rien. Pourrais-tu préciser dans quel cadre tu l’emplois : comme plastifiant, stabilisateur ou comme siccatif ?
Autre remarque : tu nous dis que tu utilise une peinture riche en pigments afin d’éviter craquelure et jaunissement. Le fait de limiter la quantité de liant doit probablement diminuer le jaunissement mais je ne pense pas que cela évite les craquelures. Bien au contraire. Les craquelures sont le résultat du séchage d’un film d’huile sur un support soumis à des variations dimensionnelles (conséquences des variations de température et surtout d’humidité). Plus ton film est riche en pigments, donc épais, plus les risques à terme de craquelures sont importants. Par expérience j’ai pu constater que les parties des œuvres fortement empâtées (comme les carnations) sont nettement plus craquelées que les zones légèrement brossées comme les fonds. L’apparition des craquelures est, me semble-t-il, beaucoup plus liée à la nature du support qu’à la quantité de pigments présente dans la peinture. Dernière question : pourquoi les craquelures te gênent-elles ? Pour nous restaurateurs, les craquelures d’ages (je précise car il y a d’autre types de craquelures telles que les prématurées, d’autres liées à la tension comme les craquelures d’angles …) sont un peu comme les rides sur un visage, c'est-à-dire un vieillissement naturel des huiles. A ce titre nous ne les traitons pas comme des altérations et les laissons en l’état. | |
| | | thierry moutard-martin
Nombre de messages : 45 Date d'inscription : 25/07/2009 Localisation : Paris
| Sujet: Re: stéarate d'aluminium (peinture, vernis) Ven 20 Nov 2009 - 14:47 | |
| - Citation :
- j’ai ouvert mon « peintures et vernis » de Grandou et Pastour, somme de près de 1000 pages certes un peu datée (1966) mais écrite par deux scientifiques (des vrais, eux).
Je me réfère moi aussi à ce bouquin de temps en temps. De toute façon, des livres de référence sur la formulation et la fabrication des peintures, il n'y en a pas des masses. Donc on se retrouve tous avec les mêmes références sur l'étagère. - Citation :
- Pourrais-tu préciser dans quel cadre tu l’emplois : comme plastifiant, stabilisateur ou comme siccatif ?
Plutôt comme stabilisateur. Le stéarate m'a servi surtout d'auxiliaire de broyage (en facilitant la dispersion de certains pigments dans l'huile) et d'agent de rhéologie pour obtenir des pâtes courtes avec un seuil d'écoulement marqué même quand je travaille avec des pigments ayant tendance à donner des pâtes longues et filantes (par exemple l'outremer). - Citation :
- Autre remarque : tu nous dis que tu utilise une peinture riche en pigments afin d’éviter craquelure et jaunissement. Le fait de limiter la quantité de liant doit probablement diminuer le jaunissement mais je ne pense pas que cela évite les craquelures. Bien au contraire. Les craquelures sont le résultat du séchage d’un film d’huile sur un support soumis à des variations dimensionnelles (conséquences des variations de température et surtout d’humidité). Plus ton film est riche en pigments, donc épais, plus les risques à terme de craquelures sont importants. Par expérience j’ai pu constater que les parties des œuvres fortement empâtées (comme les carnations) sont nettement plus craquelées que les zones légèrement brossées comme les fonds.
Quand je parlais de richesse en pigment, ça voulait dire CPV élevée pour une quantité donnée de peinture, et non grosse quantité de peinture. Je peins des couches bien rases, dénuées d'empâtement. J'aurais dû dire "concentration pigmentaire élevée". Je sais que si l'on dépasse la CPVC, le film sec est plus cassant. Mais justement, je reste aux alentours de cette CPVC dans mes formulations, afin de rechercher le compromis qui me donne les meilleures qualités mécaniques possibles. | |
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