Il fut un temps, pas si lointain, où des artistes avaient la charge de restaurer des œuvres.
C’est ainsi que l’on peut trouver en Midi-Pyrénées des peintures restaurées par Monsieur Nicolas Greschny.
Nicolas Greschny (1912-1985) est connu comme un grand « fresquiste » mais également comme peintre d’icones. Les quelques images que j’ai pu voir sur internet en tapant son nom montrent une grande connaissance de l’art médiéval.
Je ne sais comment, M. Greschny est intervenu sur les peintures murales de l’église de Saint-Sulpice-sur-Lèze (31), après 1954, date de découverte des peintures. Il s’agit, dans la deuxième chapelle sud de l’église, des représentations de l’Enfer (mur ouest) et du Paradis (mur est), le tout étant daté du XVIè siècle. Ces peintures avaient été recouvertes d’un badigeon de chaux, et plus tard, d’une couche de plâtre. Après leur mise à jour, M. Greschny a effectué une retouche picturale, soit directement sur la couche picturale, soit sur des lacunes mastiquées avec un enduit hydraulique.
En 1981, M. Pierre Bellin a été chargé d’une intervention de remise en état et de fixation des peintures.
1999, il a fallu à nouveau réaliser une opération de conservation-restauration.
Certes, le fixatif s’est altéré (formant, avec les sels, un voile blanc), certes le soubassement en béton a accéléré l’altération de la partie inférieure des peintures murales originales, certes les lacunes du mortier original ont été comblées avec un mortier à base de ciment…
MAIS…. Comment ne pas se questionner, au-delà du problème de la conservation des peintures originales, sur l’avenir de la restauration de M. Greschny ? Cela me rappelle le « cas » de la chambre du cerf au Palais des Papes d’Avignon : il y avait bien des « certes » MAIS … si je me rappelle bien, lors de la dernière intervention, les « restauration s» de M. Yperman ont été elles-mêmes restituées, « certes » avec des matériaux plus compatibles.
Pour ma part, après mûre réflexion, je pense que cette ancienne intervention fait entièrement partie de l’histoire de la restauration (pour ne pas dire « conservation-restauration » car rappelons nous que le XIXème siècle avait déjà fait, tout du moins intellectuellement, la différence entre la préservation et la restauration) et qu’il faut … la conserver ! Tout comme une civilisation n’est rien sans patrimoine, une profession n’est rien sans histoire.
Le petit jeu du VRAI ou FAUX...