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 Grand- Metz pour Pompidou - Libération du 10.05.2010

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MessageSujet: Grand- Metz pour Pompidou - Libération du 10.05.2010   Grand- Metz pour Pompidou - Libération du 10.05.2010 EmptyMar 11 Mai 2010 - 9:07

Culture 10/05/2010 à 00h00
Grand-Metz pour Pompidou
Musée . L’extension lorraine du centre parisien est inaugurée demain.

Par VINCENT NOCE envoyé spécial à Metz

Nicolas Sarkozy et Frédéric Mitterrand ne doutent de rien, puisqu’ils s’imaginent demain, montant les marches du centre Pompidou à Metz, ravir la vedette à l’ouverture du Festival de Cannes. Couac du plan com mis à part, la cohue risque d’être au rendez-vous car, outre 3 000 personnalités de la région, un train VIP amènera le demi-millier d’invités du Président, sans compter sa sécurité rapprochée. La foire d’empoigne a été vive ces derniers jours pour figurer sur la liste. A deux pas de la gare, les heureux gagnants vont découvrir les sinuosités blanches d’une architecture sans clinquant ni affects (Libération du 20 mars). L’architecte japonais arte povera Shigeru Ban, associé au Bordelais œnophile Jean de Gastines, en a tiré l’inspiration d’un chapeau chinois trouvé à la Maison de la Chine, d’où le tressage de la charpente. Chapeau bien gondolé quand même, sans doute par la pluie froide lorraine saisonnière.

Membrane. Ce qui sauve cette maison de Schtroumpfs, c’est une certaine éloquence de la simplicité des matériaux. Une boiserie de lamellé-collé tout en torsions, surmontée d’une membrane translucide, assez spectaculaire quand le bâtiment s’illumine. Pour éviter qu’elle ne vire au gris moisi, cette toile en fibre de verre est couverte de téflon, et autonettoyante.

Elle grouille en effet de bactéries qui bouffent la saleté, boulottant sérieux puisque la couverture, marron à la pose, est toute blanche pour sourire au Président.
L’idée de développer une antenne autonome en région est née il y a dix ans, quand Jean-Jacques Aillagon dirigeait le centre Pompidou. Le Louvre, depuis, est parti en mission à Lens. Les grands établissements étaient sommés de porter la bonne parole dans cette province qui a tant souffert. Le Guggenheim a bien sauvé Bilbao, pourquoi pas une ancienne garnison militaire du bassin minier ? Avec l’aide des touristes allemands, luxembourgeois ou suisses.
On est quand même en France, gagnée au prix de pas mal de batailles. Au cas où on l’oublierait, la charpente est en forme d’hexagone. Le mât fait 77 mètres de haut, année de naissance du centre à Beaubourg. Comme on le sait, les petits frères sont facétieux, et les clins d’œil ne manquent pas ici. On peut y voir les signes de l’humour malicieux du conservateur chargé du projet, Laurent Le Bon, qui a manifestement nourri l’échange avec les architectes. Le fait vaut d’être relevé, dans un pays où les musées empaquetés comme de belles boîtes sans contenu forment une triste habitude - à commencer par Beaubourg…

Mikado. Déjà rebelle, l’avant-poste messin affiche un côté anti-Beaubourg : tout calme, tout blanc, quand le parallélépipède tubulaire parisien éclatait de formes bruyantes et de couleurs choquantes à l’époque. Capable d’accrocher des œuvres sorties des réserves, qui ne peuvent être montrées à Paris faute d’emplacement adéquat ; doté d’une infrastructure lourde pour les expositions et de plafonds lumineux, qui manquent au centre : le lieu jouit d’un dispositif assez habile en mikado, de trois galeries superposées de 80 mètres de long, avec un déplacement de 45 degrés à chaque fois, chacune aboutissant sur des baies vitrées vers des monuments de la cité, qui ne figuraient pas au cahier des charges, preuve que l’invention a nourri le chantier.
Le chauffage sort de dalles perforées au sol, la circulation est fluide, les jeunes invités à investir le parvis. Le tout a fait l’objet d’un bras de fer avec le précédent maire, Jean-Marie Rausch, pour sauver le concept quand l’addition se mit à monter. L’ensemble ne se dégage pas vraiment du modernisme du siècle passé. Le monochrome blanc renvoie au modèle du «white cube» théorisé, il y a une quarantaine d’années, par Brian O’Doherty. Ce critique voyait dans ce «design chic» la métaphore d’un art créateur de son propre «système clos de valeurs», où il pouvait se dupliquer sans crainte d’interférences. Posant en laboratoire expérimental dégagé du monde, plongeant l’œuvre à l’abri du temps en ce froid clinique, le musée agit comme un temple d’autolégitimation absolue. Outre le caractère illusoire de l’exercice, une de ses limites est que le blanc a un mauvais fond : il fait flotter sculptures et tableaux, et le visiteur aussi.

L’autre interrogation réside dans la monumentalité des espaces intérieurs. Laurent Le Bon n’est pas peu fier de disposer des 22 mètres de la plus haute paroi d’accrochage en Europe. Chacune des trois galeries, en forme de boîte à chaussures, occupe 1 150 mètres carrés. Cette politique spatiale peut être rapprochée des installations toujours plus considérables, d’un art «coup-de-poing», dont François Pinault à la douane de Venise signe le manifeste le plus abouti. Depuis la crise, c’est autre chose… Or, un tel cadre est moins accueillant au dessin, à l’ironie, à la grâce et à la poésie.

Laurent Le Bon fait valoir que ces espaces peuvent être découpés ou aménagés à volonté, avec des systèmes adaptés de climatisation. Pour l’heure, cette monumentalité interne malgré tout s’impose, comme on a pu le voir en avant-première dans l’expo inaugurale, intitulée «Chefs-d’œuvre ?» (ce qui compte, on l’aura compris, c’est le point d’interrogation).

Ceux qui s’attendent à un délire contemporain seront déçus. Aucune vache folle découpée, explosion de sang ou matière fécale, ni néon flashant, ni délire audiovisuel. Le maître des lieux joue le contre-pied : à l’heure où les institutions se piquent d’art contemporain, lui se lance en plongée dans l’histoire de l’art, jusqu’à la période carolingienne. Le Richier mis en valeur ici ne se prénomme pas Germaine, mais Ligier, c’est un des plus brillants sculpteurs de la Renaissance, dont les œuvres sont éparpillées dans les églises de Lorraine.

Ready-made. L’interrogation sur la notion de «chef-d’œuvre» ramène à l’idée d’une œuvre de tête, semblable à ces maquettes d’escalier des compagnons, héritées du Moyen Age. Une sorte d’Urwerk. Le premier ready-made de Duchamp, le premier tableau de Dubuffet, le premier Mondrian acheté par le musée (en 1975 !), des diagonales, points de suspension et zigzags, perturbant une histoire linéaire. Un Dali lacéré au Studio 28 par les fascistes protestant contre la projection de l’Age d’or de Buñuel, en 1930. Des morceaux d’académie, une verrerie noire de Gallé (protestation contre le procès Dreyfus), la canne fétiche de Balzac… Des bouts de dialogues (Pourbus-Poussin, Ingres-Delacroix, Friand-Bonnard ou Rodin-Maillol). Le sublime et le ridicule des expositions universelles et salons.

Les citations de Malraux, et son «musée universel», Kahnweiler, Le Corbusier, Rivière ou Boulez… Les hommages aux grands conservateurs Rubin et Barr à New York, Hulten et Bozo au centre Pompidou. Et les accrochages du musée national d’Art moderne, non sans moqueries bien senties. Evoquer la photo, le film, ou l’abstraction, c’est rappeler qu’ils n’avaient pas droit de cité au musée avant le milieu des années 70. Au cœur de ces miroirs brisés, la robe de chambre de Balzac que Rodin a trempée dans le plâtre. Le printemps de Metz invite à une révolte amusée de la sensibilité contre tous les «-ismes».


Et pour tout ceux que les chiffres interresse, voici l'adresse d'un autre article http://www.liberation.fr/culture/0101634502-pompidou-metz-en-chiffres
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Grand- Metz pour Pompidou - Libération du 10.05.2010
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