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Réponses et commentaires au questionnaire "peut-on effectuer un traitement "éthique" dans le cadre des marchés publics ?" par Danièle Amoroso
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| la toile de jute | |
| | Auteur | Message |
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blt
Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 15/07/2010 Age : 36 Localisation : Bruxelles
| Sujet: la toile de jute Jeu 15 Juil 2010 - 17:17 | |
| Bonjour, je suis en dernière année de mon cursus en conservation et restauration de peintures de chevalet et je réalise un mémoire qui a but sujet la toile de jute comme support de couche picturale. J'ai déjà traité une oeuvre sur toile de jute datée de 1912. La couche picturale était très épaisse et se désolidarisait totalement de la toile de jute, très oxydée et friable. Il y avait également un problème de déchirures car les fibres n'étaient plus cohésives. J'ai fait un (long) fixage à la colle d'esturgeon et un doublage en 2 étapes: d'abord un premier soutien avec des papiers japons et une colle d'amidon, ensuite un soutien plus important avec une toile 100% synthétique et un adhésif acrylique. J'aimerais avoir un avis sur mon traitement. Quelqu'un a-t-il déjà été confronté à ce type de toile, avec des problèmes peut-être différents? Quel a été le traitement effectué et/ou un système de conservation pour ralentir son oxydation rapide? Merci pour votre aide blt PS: toute info ou biblio sur la fibre est la bienvenue aussi | |
| | | CM
Nombre de messages : 346 Date d'inscription : 18/03/2008
| Sujet: Re: la toile de jute Dim 18 Juil 2010 - 7:13 | |
| Bonjour et bienvenu sur le forum,
tu es la seconde personne ce mois ci à te présenter comme étudiant(e) en fin de cycle avec un mémoire en cours. Peux tu nous donner quelques précisions sur ce mémoire et la manière dont il se déroule. Pour ce qui est de ton intervention, quelques photographies seraient les bienvenues pour que nous puissions en parler un peu plus précisément. Ton sujet de mémoire porte sur les toiles de jute. A ma connaissance, il n'y a pas beaucoup de biblio sur le sujet, un vrai travail de récolement reste à faire. La seule référence trouvée sur le net concernant spécifiquement la dégradation de cette fibre est:www.cac-accr.ca/pdf/f-cac-conference-2001.pdf. Alison Douglas y présente un projet d'étude menée en 1998-1999, intitulée: Le jute- un projet de recherche sur ce support de peinture problématique. Il faut sans doute chercher dans les revues techniques du textile. Mais au fait, comment as tu déterminé la nature de cette fibre? as tu déjà rencontré des altérations (migrations, colorations) liées à la présence d'huiles minérales employées pour la filature des fils de jute. Pour ton doublage, il est difficile de se prononcer avec si peu d'éléments. L'introduction d'un intercalaire en papier correspond il à une volonté de garantir une importante réversibilité du doublage face à la dégradation (défibrillation des fils de jute) ou est ce pour rigidifier le sandwich obtenu ? Pourquoi ne pas avoir tenté au préalable une consolidation de la toile par le revers (plexisol, paraloïd etc) ? Le long refixage s'est il opéré par la face et a t'il consolidé la toile? Voici beaucoup de questions, mais c'est comme cela que commence les débats.
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| | | blt
Nombre de messages : 2 Date d'inscription : 15/07/2010 Age : 36 Localisation : Bruxelles
| Sujet: Re: la toile de jute Mar 20 Juil 2010 - 15:37 | |
| Alors pour commencer par le commencement,je suis étudiante à la Cambre, à Bruxelles. La dernière année est consacrée à la rédaction d'un mémoire sur un sujet théorique ou pratique et à la réalisation d'un travail pratique (qd c'est possible en rapport avec l sujet de mémoire). J'ai 30 crédits pour mon mémoire et 70 pour la pratique. En fin d'année, je présente tout ca devant un jury de professionnels. Le cas que j'ai traité cette année est une huile, appliquée de façon épaisse et empatée sur une couche de préparation aqueuse appliquée par l'artiste, de façon très irrégulière. La toile était tendue sur un châssis artisanal très fin et peu stable. Je n'ai malheureusement pas ici une très bonne connection et je ne sais pas envoyer de photos actuellement. J'ai pu déterminer la nature de la fibre par comparaison sous microscope avec un éventail d'autres fibres. Je l'ai également testée avec de l'acide chloridrique et elle se teint en rose. J'ai trouvé ce test dans le livre le jute et ses fibres de remplacement de Marcel Goossens. Concernant mon traitement, je voulais en premier lieu éviter tout apport de matériaux synthétiques sur la toile. Etant donné son degré d'oxydation, cela allait être soit irréversible, soit dommageable à la toile. J'ai donc laissé tomber l'idée de l'imprégnation. Je voulais ensuite mettre des papiers japon pour la renforcer et faire ensuite un doublage libre (mettre une toile au revers sans la coller) mais ce système était trop faible pour le poids de l'oeuvre et sa taille (1,53m sur 0,95m) J'ai donc collé la toile synthétique sur le renfort en papier japon. Il sert de tampon si on doit dédoubler (j'ai fait plusieurs séries de tests afin de trouver la meilleure mise en oeuvre du doublage pour qu'il soit enlevé sans altérer le papier japon) et est totalement réversible avec un apport d'eau minimum (un coton humide) Enfin le fixage s'est fait par la face avant et pendant le nettoyage. La colle d'esturgeon n'était pas suffisante pour consolider la fibre. Elle servait juste de point de contact entre lacouche picturale et la toile. Voila, j'espere que c'est un peu plus complet.
Merci pour la biblio, je trouve pas mal sur la fibre en général mais pas grand chose sur sa dégradation. | |
| | | LN
Nombre de messages : 2495 Date d'inscription : 12/03/2008 Age : 57 Localisation : Gaillac
| Sujet: Re: la toile de jute Mer 21 Juil 2010 - 6:47 | |
| Bonjour,
Je n'ai pas d'eau à apporter au moulin concernant la fibre textile. Par contre pour les doublages avec du papier japon, il y a eu à la fin des années 80 (ou début 90) un mémoire de fin d'étude à Avignon (ESAA) par Toshiro Matsunaga sur ce sujet. Peut-être cette info te sera-t-elle utile.
Bonne continuation dans ton travail. | |
| | | CM
Nombre de messages : 346 Date d'inscription : 18/03/2008
| Sujet: Re: la toile de jute Sam 24 Juil 2010 - 8:54 | |
| Bonjour,
Je ne connaissais pas ce principe d'identification du jute, il y a sur le forum plusieurs messages consacrés au sujet, avec une technique par coloration de la lignine. Le moteur de recherche interne fonctionne très bien, il faut chercher par messages et non par sujets. La dégradation des fils de jute est parfois tellement importante que l'aspiration au revers est un problème en soit. Cette fragilité résulte en partie de la "faible" longueur des fibres, de leur grosseur et de la forte teneur en lignine (autour de 25%) qui les rigidifie et ne permet pas un filage aussi résistant que celui obtenu avec les autres fibres naturelles courantes (lin, chanvre etc.). Il existe bien des cordages en chanvre, mais ils sont imprégnés. De fait, les fibres extérieures d'un fil de toile de jute ont une forte tendance à se détacher dès le début du vieillissement du tissu et que les matières agglutinantes et assouplissantes utilisées au filage ont migré ou se sont dégradées. Heureusement pour moi, dans les cas que j'ai rencontrés, les fils avaient conservé une certaine tenue et une bonne résistance. Seuls quelques fibres non adhérentes ont été perdues au brossage. Le plus gros problème rencontré (toiles d’Henri Martin du musée des Beaux Arts de Bordeaux) a été sur les bords de toiles en sens trame. Les bords de tensions étaient parfois détissées sur deux centimètres avec une très forte tendance des fils à casser à la moindre sollicitation. J’ai opté pour des pré bandes de tension en in tissé polyester enduites de Béva ® pulvérisée. Ce type de renfort offre une excellente résistance à la traction pour une résistance «faible à bonne » au pelage, en fonction de la température de régénération de l’adhésif. Celui-ci est floconné et adhère par points à la toile, avec une forte tendance à remonter dans l’in tissé (surface la plus chaude au moment de l’apport de température). Il y a évidemment pénétration d’une partie de l’adhésif dans les fibres de la toile mais elle est faible et les essais de retrait étaient probants avec une quantité négligeable de fibres arrachées. Dans le cas de ton doublage avec des papiers à l'amidon, as-tu tenté d’éliminer ce renfort et comment s’est comporté le textile ? Comment as-tu procédé pour l’application de la colle sur le papier et la toile, n’y a-t-il pas pénétration de l’adhésif à l’intérieur des fibres ? Quel adhésif et quelle mise en œuvre as-tu employés pour ton doublage car sa réversibilité semble diabolique ? Est ce un EVA ?
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