Je ne peux que vous conseiller de lire le dernier article de Didier Rykner sur le « budget en trompe l’œil du ministère de la culture ». Avec abnégation et minutie l’auteur décortique ce qu’il n’hésite pas à nommer le tour de passe-passe qu’est devenu le budget annuel de la culture :
« L’exercice de prestidigitation est désormais rodé, même si le magicien n’est pas toujours le même. Chaque année, on nous annonce, chiffres à l’appui, que le budget du ministère de la Culture est en hausse. Chaque année, les gazettes reprennent en cœur cette bonne nouvelle, sans jamais vérifier l’information1. Il faut dire que le dossier de presse est particulièrement chargé en chiffres de toutes sortes, rendant presque impossible les comparaisons et nécessitant une étude très minutieuse du document. »
Et de comparer, millésime après millésime, les différents postes :
- pour le patrimoine, " Le budget 2011 ne rappelle plus le chiffre 2010 prévu dans le budget 2010, mais prévoit pour 2011 un montant de 386,1 millions si l’on ajoute les programmes « patrimoine monumental » et « patrimoine archéologique».
On constate donc une baisse de 3,45 %, alors que le ministère affirme une stabilité dans ce domaine. Notons en outre que les fonds destinés aux monuments historiques comprennent la taxe instaurée sur les jeux en lignes et affectée au Centre des monuments nationaux, alors qu’il était normalement prévu que cette somme viendrait en supplément."
- Pour les musées, même constat, avec une diminution des crédits prévus aux acquisitions de 16,6 millions en 2011. Et d’ajouter que « les musées de province, qui ont déjà bien du mal à acheter, sont particulièrement touchés puisque le Fonds Régional d’Acquisition des Musées aura « plus de 2 millions d’euros en 2011 » alors qu’en 2010 il était de 2,7 millions. Soit une baisse de près de 26 % ! ».
Et de conclure : "comment s’étonner de ces tours de passe-passe. : il y avait tout de même un mystère à voir le budget de la Culture augmenter tous les ans alors que les acteurs du terrain constatent la baisse constante des moyens qui leur sont accordés."
On ne lui fait pas dire !