Je vous retranscris un article trouvé dans le "Courrier International" N° 921 du 26 juin au 2 juillet 2008.
L'article original, écrit par M. Christian de Brulle dans "Le Soir" de Bruxelles a pour titre : Nanotechnologies A la rescousse du patrimoine. Les éponges nanomagnétiques descendent dans les labos de restauration d’œuvres d’art. Une initiative italienne.
Pour restaurer des fresques et des tableaux
Pierro Baglioni et ses collègues du département de chimie de l’université de Florence, en Italie, jouent les Monsieur Propre. Ces chercheurs ont mis au point un nouvel outil destiné à la restauration d’œuvres d’art anciennes et fragiles, telles des huiles sur toile. L’outil miracle ? Une simple épongette. « Mais elle est dopée des nanoparticules sensibles à un champ magnétique » explique Pierre Baglioni dans la revue Langmuir, publiée par l’Association des chimistes américains. Pour restaurer et nettoyer certaines œuvres, on utilise dans les ateliers spécialisés des gels contenant des détergents, précise l’équipe dans son article. Ces gels présentent déjà l’avantage de pénétrer moins profondément dans le support qu’un produit strictement liquide. Ce qui limite certaines détériorations internes. Cependant, au « rinçage », le gel est moins aisé à éliminer. Pour pallier cet inconvénient, l’usage d’épongettes contenant des nanoparticules magnétiques est désormais proposé. Ces particules peuvent porter tout type de produit nettoyant. Les épongettes peuvent être en outre découpées à la forme voulue pour assurer un nettoyage optimal. Une fois qu’elles ont rempli leur office, il suffit de passer l’œuvre dans un champ magnétique, par exemple généré par un simple aimant, pour récupérer les détergents portés par les nanoparticules. Le test réalisé avec succès à Florence portait sur un fragment de fresque ainsi que sur une pièce en marbre. De quoi révolutionner les méthodes de travail dans les laboratoires de conservation du patrimoine ? Les chimistes italiens en sont persuadés.