usure de la peinture en bordure des craquelures d'âge . (nettoyage, méthode, infrarouge, IR, dessin préparatoire, occasion)

la photo ci dessous provient d'un petit panneau peint datant du XVIè siècle et représentant le portrait de Catherine de Médicis, collection du Musée du Château de Pau.

La photo a été prise derrière un œilleton de la loupe binoculaire. Les contrastes ont été poussés pour mettre en évidence le phénomène.

Ce type d'altération est assez banal, si vous travaillez en peinture, vous en avez certainement déjà rencontré.
Lors du constat d'état de conservation, je précise en général, que la peinture a subi des opérations de nettoyage trop fort qui ont usé les partie saillantes de la couche picturale.

Sur la photo, le vernis qui subsiste au fond des creux est peu transparent, son allégement améliorerait beaucoup l'aspect esthétique de la peinture.
Sa solubilité est assez banale mais l'action chimique cumulée à une action mécanique du coton tige, même avec un gant de velours, ne feront qu'accentuer l'altération.

que faire ???

Bonsoir Françoise,

la photo n'apparaît pas et je suis bien curieuse de voir cela, merci!

Désolé, elle apparait sur mon ordinateur.
qu'en est-il des autres ?

De mon côté, je vois bien craquelures et usures...

Si l'action mécanique d'un coton solvanté n'est pas possible, pourquoi ne pas tenter la migration, avec des compresses de solvant? (l'espoir fait vivre!)

la craquelure d'âge fait entre 2 et 10 mm.
faudrait des micro compresses.

"pour craquelure d'âge", il faut comprendre la surface de peinture comprise entre deux craquelures.

Chère Françoise,

Si je comprends bien, tu souhaiterais n’avoir d’action que sur les creux, sans toucher aux abords des craquelures afin d’éviter d’accentuer le phénomène constaté.
N’est-il pas possible de faire de « micro » cotons comme lorsque l’on souhaite nettoyer des poinçons sur des fonds d’or vernis ?

C'est exactement cela, je ne veux pas aggraver le phénomène en usant un peu plus la couche picturale originale sur les bords pour rétablir un fond de craquelure acceptable.

as-tu déjà rencontré ce type d'altération et comment t'en es-tu sorti ?

Chère Françoise,

Je suis un peu perdue. Est-ce le creux de l’écaille qui te pose problème, ou le fond de la craquelure ? Si c’est le fond de la craquelure, c’est en effet très fin et donc bien difficile. Ne peut-on envisager de déposer le solvant qui solubilise le vernis avec une pipette pasteur sur de la terre de Sommières afin de faire migrer la résine dans celle-ci ?
J’avoue que je manque un peu d’idée car je n’ai jamais eu ce problème.
Bon courage donc et merci de nous dire si tu trouves une solution.

J'arrive certainement très longtemps après la bataille... mais serait-il envisageable de projeter le solvant, puis d'expulser le vernis de ces craquelures simultanément après dilution à l'aide d'une petite soufflerie douce pulsé depuis la fine buse d'un aérographe par expl ? ...

je reconnais que la photo ne donne pas d'indication sur l'échelle, mais la taille des craquelures d'âge de la peinture sur ce panneau de bois est de l'ordre de quelques millimètres, l'inclinaison des craquelure (le creux au centre) est de l'ordre de quelques dixièmes de millimètres.
On ne voit l'usure qu'en raison de la différence de couleur entre le blanc usé et le blanc recouvert de vernis (légèrement plus foncé).

J'avoue que mon expérience se fonde généralement sur des couches picturales moins fragiles qu'en peinture mais une fois il nous a fallu éliminer de l'adhésif de refixage ancien (probablement passé par pulvérisation) sur une écorce peinte océanienne dont très peu liée (liant probablement à base de suc végétal) et nous avons appliqué au pinceau à travers des papiers mouchoirs dédoublés, de l'acétone, l'adhésif y était très sensible (pas très épais donc le papier ne collait pas à la couche picturale).

et j'ai pas terminé : l'adhésif migrait dans le papier et ça avait très bien marché.

...et les Schadocks pompaient ...pompaient,...pompaient

Gargl, parfois je hais cette machine, je viens de t'envoyer une longue réponse, mais comme j'avais oublié de me connecter avant, tout est perdu ...

Alors je recommence, mais en plus bref !

Je me demandais si ce ne serait pas l'occasion de tester la méthode proposée par P. Baglioni dans son article "Nanomagnetic sponges dor the cleaning of work of arts " (trouvé sur ce forum). L'avantage est l'exportation du gel de nettoyage sans aucun frottement mécanique, ce qui préserverait au maximum tes zones déjà nettoyées. Par rapport à une compresse, le contact est je pense plus régulier, surtout sur une surface mouvementée comme la tienne. Je dis ça, mais je n'ai jamais essayé ...!

Une jeune diplômée INP fait actuellement une recherche (thèse je crois) sur les nanogels appliqués au nettoyage des vernis, elle travaille notamment avec P. Baglioni. Si cela t'intéresse de te mettre en contact avec elle, je peux te donner ses coordonnées.

A +,
Claire

claire a écrit:

Gargl, parfois je hais cette machine, je viens de t'envoyer une longue réponse, mais comme j'avais oublié de me connecter avant, tout est perdu ...

Bonjour Cliare,

rien à voir avec la teneur du sujet mais... un petit truc pour que tu n'aies plus à dire "gragl", c'est décrire le message sur word (surtout lorsqu'il est long!), puis de faire un copier/coller sur le forum... Je fais cela après avoir également fait de nombreux... gargl!!!

Au moins un motif de garglisation éradiqué grâce à toi Françoise !

Bon, si ça continue comme ça, je vais bientôt passer pour un dinosaure du nettoyage.
Face aux nanotechnologies je ne fais pas le poids - alors halte au suspense, je dévoile tout.

j'ai réalisé un nettoyage mécanique au bistouri sous binoculaire.

ça m'a prit une semaine de boulot (c'était un tout petit format).

voici quelques détails en photos :


UV avant nettoyage chimique


lumière normale après nettoyage chimique


la même après des tests de nettoyage mécanique au bistouri sous binoculaire.


enfin la confrontation avant / après.


pour le plaisir des yeux, les IR qui montrent le dessin préparatoire à la mine de plomb.

Rhôôôôô !!!!!!!
c'est beau !!!!!!!!!!! où fais tu faire des clichés IR ?

à la maison of course.

Il y a quelques année, j'ai eu besoin de réaliser une analyse de liant pour connaître la nature et si possible la datation (j'entends par là : était-il d'origine?) d'un vernis sur un panneau XVè (st Benoit, ses yeux sont mon avatar).
Le prix de l'analyse était équivalent au prix d'un microscope d'occasion.
C'était gonflé mais comme on est un peu bricoleur à l'atelier, Christian en mécanique et moi en électricité-informatique, on a franchi le pas.

Pour 9000 Fr, nous avons acheté un microscope Nikon Labophot 2 avec une tête trinoculaire en épi fluorescence, avec 3 objectifs, une lampe au mercure, une camera analogique Cohu, une tablette commandée en XY par joystick et un ordinateur PC pour faire la saisie et les automatismes.
une vraie usine à gaz !
il a fallu monter à Paris (Ste Genneviève des Bois), je n'ai pas pu essayer le matériel avant de l'acheter et les enchères se sont déroulées en 20 secondes environ, un sprint mental auquel je ne suis pas du tout habitué.

Après démantèlement d'une partie du matériel, il reste le microscope en épifluorescence que Christian utilise, il a adapté l'appareil photo numérique sur le 3è oculaire.

Il reste également une caméra Cohu analogique qui a la particularité d'avoir une large bande passante qui enregistre les infrarouges. Il suffit donc de lui adjoindre un filtre optique qui coupe le visible (Kodack N°87), d'éclairer l'objet avec une lumière riche en IR (spot halogène) et de lire les images analogiques avec une petite carte qui sert habituellement à regarder la tété sur l'ordinateur.
Les images saisies sont de faible définition mais peuvent être assemblées avec un logiciel de traitement d'images, sur la photo que je vous montre il y a 2 clichés assemblés.

Ce genre de matériel se trouve dans les vente aux enchères de matériel médical d'occasion. Nos cliniques privées renouvellent régulièrement leur matériel et ces ventes voient arriver des acheteurs des pays peu industrialisés.
Vous pouvez vous procurer un billard, un endoscope, un fauteuil de dentiste, un laser (pour faire des power point comme personne!), ou du petit matériel de chirurgie.

Je crois que seul un silence admiratif (et vaguement envieux je dois l'avouer) s'impose ... Vous êtes encore assez loin de la dinosaurisation il me semble !

Bonjour,

Un détail m'a attiré dans votre discussion. (vente de matériel médical)
J'ai toujours souhaité avoir une loupe binoculaire montée sur une potence et qui puisse s'utiliser sur les tableaux quand ils sont à la verticale.
J'en ai déjà une qui m'est très profitable, mais elle est sur un statif fixé à une table et sont débattement n'est que de 1 m.

Ce qui m'interpelle, ce sont ces ventes aux enchères de matériel médical. Je n'en ai jamais vu.
Cela passe par les commissaires priseurs et est annoncé comme pour les vente traditionnelles ou y a t-il une autre manière de suivre cela de près?

Pour ce qui concerne les images infrarouges, j'ai fait l'acquisition d'une caméra à réflectographie infrarouge il y a un peu plus de 3 ans.
Sincèrement, je ne regrette pas mon investissement. Voici le genre d'informations que l'on obtient directement et immédiatement. Et en plus c'est transportable.
Cela fait oublier les photos infrarouges ratées qui ne datent pas de si longtemps que cela!


Si certains sont intéressés et que je peux leur apporter mes services... Pourquoi pas.
Cela fonctionne très bien, mais il y a des tableaux sur lesquels il n'y a rien à voir, donc cela peut-être très frustrant.
Mais j'ai déjà découvert des repentirs très spectaculaires, dessins préparatoires, inscriptions illisibles devenue parfaitement claires côté face, comme côté revers....
Ce peut être très impressionnants comme très frustrant!

A bientôt,
Al

Bonsoir AL,

il y a des jours où je regrette de ne pas avoir choisi la peinture de chevalet comme spécialité!!!

AL a écrit:

Ce qui m'interpelle, ce sont ces ventes aux enchères de matériel médical. Je n'en ai jamais vu.
Cela passe par les commissaires priseurs et est annoncé comme pour les vente traditionnelles
Al

oui, c'est cela. Les commissaires priseurs peuvent être spécialisés dans certains domaines, je ne sais pas combien le sont dans le matériel médical d'occasion, mais en faisant quelques recherches sur internet, tu trouveras des annonces de ventes aux enchères publiques.

Lors d'une vente aux enchères, la liste des objets mis en vente est disponible sur simple demande (par fax ou mail), la mise prix indique le prix minimum mais ne donne aucune indication sur le prix de vente réel. Comme je le disais dans un précédent message, mieux vaut se déplacer pour évaluer l'état du matériel même s'il n'est pas toujours possible de l'essayer.

Les binoculaires sur colonne qui semblent t'intéresser s'appellent aussi "microscopes opératoires", elles sont employées en chirurgie et par les ophtalmologistes. Il faut vérifier que le plan de travail peut être vertical, ce qui n'est pas évident.

Bonjour Françoise,

Génial c'est bien cela, je ne savais pas que ça s'appelait microscope opératoire.
Je viens d'aller sur Internet et j'en ai trouvé plusieurs! C'est moins cher que je ne le pensais d'ailleurs.

Merci pour ces renseignements

Bonjour à toutes et tous,

C'est la Cata!
Ma caméra à réflectographie IR vient de tomber en panne et on me dit que le capteur est mort et qu'il ne se fabrique plus!
Donc qu'elle n'est pas réparable!!!

Je me suis mis en quête d'un nouvel appareil sur Internet et le seul que j'ai trouvé pour l'instant coûte la modique somme de 42 000 €!

Quelqu'un a t'il une idée brillante à me donner?
- pour trouver un génie de l'électronique capable de réparer ma caméra...
- pour trouver un nouvel appareil à un prix abordable...
- pour détourner une caméra classique et en faire une caméra infrarouge...

Je suis ouvert à toutes vos idées et vous remercie d'avance pour votre aide.

Bien amicalement
Al