Nettoyage de la dorure...
Nous revoilà dans le cadre d’une dorure à la feuille sur bol… cette fois, sans glacis ou traitement de surface, et recouverte d’un encrassement « normal ». Enfin, je sais, la « normalité »… mais bon, ce genre d’encrassement que l’on retrouve bien souvent sur ce type d’objets mobiliers : poussière, crasse plus adhérente (poussière amalgamée, certainement présence de suie…).
Pour ce genre de nettoyage, deux solutions (entre autres ?) principales s’offrent à nous : salive et émulsions. En effet, ce type de salissure, peu grasse, nécessite la présence d’un solvant polaire et, par exemple, un white-spirit ne s’avère pas vraiment efficace.
La salive… il faut reconnaître son intérêt dans ce genre de cas ! Elle est cependant souvent décriée (mais souvent que je sache pour des raisons… épidermiques). Si elle s’avère efficace et sans trop de risque dans le cas d’une feuille d’or bien conservée (pas ou très peu de zones d’abrasion de la feuille), elle s’avère limite agressive quand la feuille est abrasée et que le bol est plus ou moins apparent. Et on comprend bien pourquoi : elle est composée tout de même à 99% d’eau… sans compter les ions, l’urée, le glucose (acide urique, acide citrique, acides aminés, créatinine, cholestérol et phospholipides, tous en faible quantité), et les protéines… Quant au PH, il tourne entre 6,7 et 7,2*… Bon, tout cela peut faire dresser les cheveux sur la tête, mais comme certains d’entre nous l’ont fait remarquer lors d’une formation sur le nettoyage, nous ne sachions pas que des dorures nettoyées à la salive aient de fait subi des altérations particulières …
Les émulsions… au-delà de leur efficacité avérée (mais également avec une possible agressivité selon les cas et leur composition), il me semble qu’un de leur principal avantage est de pouvoir doser la proportion d’eau en fonction de l’état de conservation de la dorure. Par contre, si elles ne recèlent pas d’urée, de glucose et autres joyeusetés, elles contiennent des tensioactifs (qui j’imagine participent de l’efficacité) qu’il faut prendre soin d’éliminer au mieux.
… devant ces cas de dorure assez altérée, avec cet encrassement « normal »… si je pouvais trouver la salive parfois trop agressive (… et… « variable » ), je regrettais toutefois d’y poser des tensioactifs…
Et j’ai finalement testé tout simplement un mélange d’eau déminéralisée et de white-spirit. Immiscibles me direz-vous, c’est vrai, mais l’agitateur magnétique permet une répartition, semble-t-il, à peu près homogène. Et en plus, on peut varier la proportion d’eau : pour ma part, j’ai testé de 1 à 3 sur 10, selon l’état de conservation de la dorure et l’encrassement.
Certes, le mélange doit être en permanence agité, mais il me semble que cela peut être une bonne alternative, et peut-être pas seulement pour la dorure…
* Je reconnais que je ne me suis jamais vraiment penchée sur la salive avant la rédaction de ces quelques mots. J’ai trouvé ces quelques informations sur l’adresse suivante : http://fr.wikipedia.org/wiki/Salive#Composition_biochimique (c’est l’article que j’ai pu trouver, certes en cours de construction, le plus en relation avec les infos dont nous avons besoin). Je ne puis que vous conseiller d’aller y jeter un œil…
Je me suis amusée à tester ma salive… PH…autour de 6,5 ; conductance… 0,22 ! … J’avoue je n’ai pas eu de quoi mesurer certains autres éléments !...